La Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLEC) a été lancée de façon symbolique le 1 er janvier 2021. Il faudra attendre plus d’une décennie pour augmenter les échanges interafricains de façon sensible.
L’accord de ZLEC est entré officiellement en vigueur le premier jour de l’année 2021. L’objectif est d’augmenter le niveau des échanges intra-africains pour les faire passer de 16% aujourd’hui à 60% en 2034.
« Santé au lancement du commerce de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC), a ceux qui ont mis tout cela en place et au reste d’entre nous qui devons nous y joindre pour que cela fonctionne et en vaille la peine, » a déclaré Paul Kagame sur twitter.
« Le voyage vers l’intégration économique, pour l’Afrique que nous voulons, a maintenant commencé sérieusement, » a, pour sa part, affirmé le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat.

Certaines contraintes existent encore avant une véritable intégration économique. « La date du 1 er janvier est une date symbolique, » selon Martial Ze Belinga, économiste camerounais. « On ne va pas aux Etats-Unis d’Afrique toute de suite, mais on peut travailler à l’intégration régionale et puis continentale. De toutes les façons, il faudrait sortir du modèle ancien colonial ou on exporte les matières premières, on n’échange rien entre nous, il faut trouver un modèle alternatif et positif pour les Africains, » analyse-t-il.
« Quand on parle des accords de libre-échange, on parle des accords entre pays ayant déjà effectué un certain nombre d’investissement en terme d’infrastructures, de transport … Donc tout ce qui entoure le commerce a déjà été réalisé, » explique-t-il. « On a des difficultés du point de vue sécuritaire, des problèmes de gouvernance, » montre-t-il combien certains pays africains doivent encore lever des obstacles sur le plan interne et régional.
Un marché aux avantages évidents
Pour Teddy Kaberuka, économiste rwandais, la ZLEC offre plusieurs avantages au continent africain. « Le marché commun africain offre des opportunités d’investissement, notamment dans la mise en place des infrastructures, des moyens de transport, » dit Kaberuka. « Dès que les infrastructures nécessaires seront là, le temps pour l’importation et l’exportation seront sensiblement réduits. Le coût également, » signale Kaberuka. « La suppression des frontières favorisera une augmentation des échanges commerciaux, » ajoute-t-il.

Le lancement de la ZLEC était initialement prévu début juillet 2020. Il a été reporté à cause de la pandémie de covid-19 qui n’a pas facilité les rencontres pour les négociations.
La ZLEC sera un marché vaste avec une population de 1,3 milliards sur une superficie de plus de 30 millions de Km 2 . Sur 54 pays situés sur le continent africain, 34 ont déjà ratifié cet accord de libre-échange.
Gérard Rugambwa