L’Ecole Belge de Kigali (EBK) vient de décider l’adoption de l’enseignement à distance après la fermeture des écoles au Rwanda. Cette mesure a été prise par le gouvernement rwandais pour protéger les enfants contre le coronavirus.
Suite à la décision prise par le gouvernement rwandais de fermer toutes les écoles le samedi 14 mars 2020, les enseignants à l’EBK ne vont pas en vacances. Ils s’adaptent à la nouvelle situation et adoptent l’enseignement à distance.
« Lorsque nous avons appris la mesure de confinement, nous nous sommes tout de suite rencontrés avec l’équipe pédagogique pour mettre en place un système d’enseignement à distance. » Explique Stéphanie Bertrand, directrice de fondamental de l’école belge de Kigali. Fondamental c’est la section maternelle et primaire.
WhatsApp pour l’apprentissage des plus jeunes
Ils ont décidé ensemble d’exploiter WhatsApp. Un groupe de parents a été créé. Chaque matin les enseignants envoient une capsule vidéo. Ils expliquent aux enfants le travail à accomplir. Des liens sont également envoyés avec des explications. Durant toute la matinée, ils restent disponibles pour répondre aux questions des apprenants.
Une fois le travail terminé, l’élève envoie une photo à son enseignante. En retour, celle-ci envoie le corrigé. Le travail se fait ainsi tous les jours.
« Il est important, en ce genre de crise, que l’enfant garde un rythme d’apprentissage et un lien avec les enfants de sa classe. » Montre Stéphanie Bertrand l’importance de ces activités régulières.
Google classroom au secondaire
Au secondaire, ils ont adopté des plateformes différentes. « Moi j’ai choisi Google classroom pour travailler à distance avec mes élèves. » Affirme une enseignante. Les enseignants et les élèves se connectent à partir d’un ordinateur ou d’un téléphone smartphone. L’apprenant peut avoir accès aux travaux, à la matière, aux vidéos et au feedback de son enseignant. « Le nouveau système fonctionne déjà. Les enfants sont au travail. » Précise cette enseignante.
Les élèves ont reçu un travail à remettre après une semaine, contrairement à ceux du fondamental. « J’ai donné une semaine à mes élèves car certains n’ont pas de machine. Ils doivent attendre le week end pour travailler sur les machines de leurs parents. » Explique-t-elle. « Tous les avant-midi je suis occupée. » Me dit-elle. « Les enfants posent des questions. » Ajoute-t-elle.

Une expérience nouvelle pour les enseignants et les parents
L’enseignement à distance est quelque chose de nouveau dans cette école. Les difficultés ne manquent pas, mais cette enseignante est satisfaite. « Ce n’est pas facile. C’est un nouvel apprentissage mais c’est intéressant. » Me confie-t-elle.
Avec cette méthode, tous les enfants doivent avancer ensemble mais avec la collaboration des parents. Cette enseignante est également un parent. Elle doit en même temps s’occuper de ses enfants.
« Les instructions sont données en français. » Dit-elle. « Certains parents sont anglophones. » Ajoute-t-elle. « D’autres ne sont pas disponibles pour s’assurer que les enfants se mettent réellement au travail. » Fait-elle remarquer.
Un autre parent contacté reproche aux enseignants de son fils de donner trop à faire pour un avant-midi. Le temps semble insuffisant.
« A l’école, il y a un horaire fixe. » Rappelle-t-il. « Tous les enfants ne travaillent pas au même rythme. Pour un enfant qui avait des difficultés à l’école, il faut un répétiteur. » Montre-t-il.
Néanmoins, la directrice du fondamental, Stéphanie Bertrand se montre en général satisfaite du travail des enfants en cette période. De toutes les façons, l’équipe pédagogique reste ouverte aux changements, me confie une enseignante sous couvert de l’anonymat.
L’Ecole Belge de Kigali existe depuis 1965. Elle exploite la méthode active dès la première maternelle jusqu’au niveau de la sixième secondaire. Le programme suivi est celui de la Communauté française de Belgique.
Gérard Rugambwa